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CONTRE LE DOPAGE

Dopage: Noah dénonce la «potion magique» des Espagnols

19 Novembre 2011 , Rédigé par contre le dopage Publié dans #Polémique sur le dopage

Polémique  "Comment une nation peut-elle du jour au lendemain dominer le sport à ce point ?" Yannick Noah s'interroge dans Le Monde sur les performances des sportifs espagnols. http://www.tdg.ch/files/imagecache/468x312/story/Yannick_Noah.JPG

 

Yannick Noah vient de signer une tribune dans le journal "Le Monde" de samedi qui risque de faire de bruit dans le monde du sport. En effet, le chanteur et ex-tennisman français s'interroge sur les performances des sportifs espagnols ces dernières années. S'il ne les accuse pas directement de dopage, il évoque explicitement le terme.

"Aujourd’hui, le sport c’est un peu comme Astérix aux Jeux olympiques: si tu n’as pas la potion magique, c’est difficile de gagner. Et là, on a l’impression que, comme Obélix, ils sont tombés dans la marmite. Les veinards", écrit-il.

L'ancien champion évoque les contrôles positifs récents du cycliste Alberto Contador ou l'affaire Fuentes, qui avait éclaboussé le football. "En Espagne, l'affaire Fuentes, le plus gros scandale de dopage de l'histoire, a fait pschitt, comme dirait l'autre. (…) Peut-être parce que là-bas, le sport occupe une place tellement importante que ses héros y sont plus protégés qu'ailleurs. Mais pourquoi déroule-t-on le tapis rouge à Contador pour qu'il revienne sur le Tour de France après s'être fait contrôler positif (à cause d'une mauvaise bidoche, il est vrai…) ?"

 

Accepter le dopage


Yannick Noah lance encore un appel provocateur: "Arrêtons l’hypocrisie. La meilleure attitude à adopter est d’accepter le dopage. Et tout le monde aura la potion magique"...

L'ancienne ministre des Sports du gouvernement Jospin, Marie-George Buffet s'est 'offusquée de ces propos dans un communiqué relayé par le Nouvel Obs. "On peut comprendre son découragement devant la persistance de pratiques plombant la compétition sportive et l'égalité de ses pratiquant-e-s. Mais par contre, on ne saurait comprendre que la conclusion d'une telle préoccupation se solde par une fuite en avant vers un sport où les sportifs et sportives de haut niveau ne seraient que les jouets - genre bioman - d'un mercantilisme. (...) Le dopage n'est ni une fatalité ni une nécessité."

 

Source et date de l'article  TDG.ch  19.11.2011

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C
<br /> Revue de presse -  Journal le Monde<br /> <br /> <br /> Vos propos, M. Yannick Noah dans les colonnes du journal Le Monde ce samedi 19 novembre<br /> 2011 (1) ont déclenchés un véritable tsunami médiatique. De nombreux représentants du monde sportif, médical, comme du monde politique d’ailleurs, qu’ils s’indignent ou qu’ils vous soutiennent,<br /> apportent leur commentaire. Les passions se déchaînent jusque dans les chaumières.<br /> <br /> <br /> Alors pourquoi tant d’effervescence ?<br /> <br /> <br /> Vos déclarations dérangent tout d’abord car elles s’attaquent, sans ménagement et de façon très directe à nos idéaux. Ces sportifs<br /> ‘hors-norme’, comme les décrit M. le Ministre français des Sports (2) nous font rêver. Ces héros remplissent de spectateurs les arènes des temps modernes. Ils nous tiennent en halène devant des<br /> compétitions sensationnelles, relayées par les télévisions, radios et autres médias du monde entier, grâce à des performances spectaculaires, justement. Ils créent en nous d’indescriptibles<br /> émotions.<br /> <br /> <br /> Oser dire que ces performances « hors du commun », « extra-ordinaires », puissent être le fruit d’autre chose que<br /> de l’entraînement, de l’abnégation et de la passion n’est pas chose tolérable. Vous brisez nos rêves, nous, foules des spectateurs passionnés. Vous nous faites prendre conscience, à nous,<br /> amateurs d’exploits sportifs, que derrière notre émerveillement enfantin se dissimule parfois une certaine forme de naïveté.<br /> <br /> <br /> Vos propos s’attaquent en outre à un tabou bien connu du monde sportif. Quelle audace ! Certains journalistes diront même que<br /> vous « brisez l’omerta », terme désignant la loi du silence propre aux milieux mafieux (3). Mais voyons monsieur Noah ! Il est tout bonnement incorrect, sportivement comme<br /> politiquement, de parler de la sorte, aussi librement, d’une chose aussi grave, tandis que beaucoup s’évertuent d’ailleurs à ce que rien de se sache ! On peut critiquer tant vos manières que<br /> la forme, qui consistent à incriminer spécifiquement une nation ou certaines disciplines sportives tandis que les instances internationales le savent bien : les sportifs espagnols que<br /> vous visez très directement dans vos accusations sont loin d’être les seuls susceptibles d’être concernés, s’ils le sont. De la même manière, le tennis, le football, le basket et le cyclisme que<br /> vous mettez au pilori sont loin d’être les seules disciplines qu’il convient de montrer du doigt. Il semble également maladroit de laisser croire, ce qui est en outre totalement inexacte, que vos<br /> seuls voisins espagnols ont l’apanage de ces pratiques répandues à travers la planète toute entière.<br /> <br /> <br /> On peut également vous reprocher vos conclusions et votre franc-parler. Ce dernier, par généralisation abusive, risque d’aboutir au<br /> raccourci un peu facile qui consiste à dire que (tous) les sportifs (surtout ceux d’origine ibérique selon vos dires) s’adonnent à des pratiques illégales visant à améliorer leur performance. Il<br /> n’est alors pas étonnant que vous déclenchiez l’indignation profonde de tous ceux pour qui, Etique, Equité et Loyauté représentent encore les valeurs essentielles du Sport et qui refusent de<br /> recourir aux pratiques dopantes malgré les pressions qu’ils peuvent subir. Ne faut-il pas rester optimiste en croyant à l'efficacité d'une part des programmes de prévention et d'éducation, et<br /> d'autre part dans le fait qu'un nombre croissant de sportifs aient la crainte que leurs pratiques dopantes ne soient mises en évidence, même plusieurs années après les faits, venant ternir de<br /> façon irréversible la gloire de ceux qui se feront prendre.<br /> <br /> <br /> Certains sportifs trichent ; quelques uns se font prendre. Ils sont alors jetés aux lions par les mêmes qui, quelques temps<br /> auparavant, avaient fait de leurs performances des actes héroïques. David Howman, directeur général de l'Agence mondiale antidopage (AMA) et homme de grande sagesse, sait combien qu’il faut<br /> rester humble en matière de lutte contre le dopage (4). Il reste tout particulièrement inquiet et invite à une permanente évolution du système de lutte contre le dopage.<br /> <br /> <br /> 258 267 analyses ont été réalisées l’an passé. David Howman reste tout à fait conscient que, parmi celles qui se sont révélées<br /> négatives, un nombre probablement important concernait des sportifs ayant eu effectivement recours à l’usage de produits ou de techniques interdites. En d’autres termes, il convient de garder à<br /> l’esprit que nombres de cas ne sont pas détectés, dans l’état actuelle des connaissances scientifiques et des méthodes de détections, et que beaucoup de sportifs dopés passent encore au travers<br /> des mailles d’un filet encore trop large.<br /> <br /> <br /> Il convient donc de rester particulièrement prudent avant de s’avancer avec trop de certitudes sur l’intégrité des performances<br /> sportives.<br /> <br /> <br /> Ainsi, lorsque l’Union Cycliste Internationale (UCI) annonce le 29 août 2011 sur son site (5) que les ‘derniers contrôles’ antidopage<br /> du tour de France 2011 sont tous revenus négatifs, suggérant les importantes avancées de la lutte antidopage dans le cyclisme professionnel, il convient de lire entre les lignes : ‘les<br /> méthodes de détection du dopage actuellement disponibles n’ont pas permis de mettre en évidence de cas positif’. De façon similaire, votre ministre des sports, pour lequel j’ai du respect, nous<br /> explique la domination de certaines nations, sur certains sports en raison de leur politique sportive spécifiquement axée sur un nombre limité de disciplines (2) dans lesquels elles obtiennent de<br /> ‘grands résultats’ grâce à des champions « hors normes ». Le ministre s’appuie sur l’exemple (malheureux) de la Jamaïque pour<br /> l’athlétisme. Sa déclaration, à peine faite, est déjà bousculée par l’actualité avec l’annonce le 22 novembre 2011 de la radiation à vie du sprinter Jamaïcain Steve Mullings, suspendu par<br /> l’agence antidopage jamaïcaine (JADCo), pour récidive(6). Une histoire qui vient s’ajouter aux autres cas suspects de l’année<br /> 2010- (Steve Mullings, Yohan Blake, Sherri-Ann Brooks, Marvin Anderson, Allodin Fothergill, Bobby-Gaye Wilkins, Chris Williams et Julian Dunkley). Ceux-ci jetaient déjà un sérieux discrédit sur<br /> les performances passées et présentes des sprinters Jamaïcains (JO de Pékin, 2008 ; Championnats du monde de Berlin, 2009). Certains suggéreront sans trop se cacher que l’athlétisme<br /> jamaïcain pourrait bien être le théâtre d’une nouvelle affaire, comme celle tristement célèbre qui a dynamité la crédibilité de toute une génération de sprinters américains.<br />
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