Mur de Berlin - Les sportifs, premières victimes du dopage d’Etat
Heidi Krieger a jadis été une femme, championne d’Europe du lancer du poids en 1986. Vingt-trois ans après son titre, Heidi se prénomme désormais Andreas et travaille à Madgebourg comme entrepreneur. L’utilisation inconsidérée d’hormones mâles et d’anabolisants durant sa carrière sportive a tellement modifié son organisme qu’Heidi s’est résolue à changer de sexe en 1997. Entre 1970 et la chute du mur, l’Etat est-allemand souhaite affirmer son pouvoir politique en obtenant des résultats sur le terrain sportif. Un dopage étatique est alors mis en place : il concernera, au total, une population de 10.000 athlètes, qui paient encore les conséquences de cette application radicale de la devise de l’olympisme, « Plus haut, plus vite, plus fort ».
L’ancienne nageuse Karen Koenig, championne d’Europe du 4X100 et 4X200 m crawl en 1985, réclame que la lumière soit faite sur une question qui demeure taboue en Allemagne, même si les langues se délient peu à peu : cinq entraîneurs viennent ainsi d’avouer leur participation à ce système de dopage généralisé. Werner Franke, un ancien cycliste, mais aussi éminent biologiste du centre d’oncologie de Heidelberg, a également livré certaines vérités dans un ouvrage polémique : « La particularité de l’ex-RDA a été de construire une organisation gouvernementale tentaculaire impliquant des centaines de médecins et de scientifiques dans un programme gigantesque d’expérimentations génétiques qui rappelle le nazisme. »
Source et date de l'article Francesoir.fr 09.11.2009
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